Rush! (Are You Coming ?) – Måneskin (2023)

Line-Up :
Damiano David – chant
Victoria De Angelis – basse
Thomas Raggi – guitare
Ethan Torchio – batterie

Production : Max Martin

Label : Sony

Pentru dragostea vieții mele, căreia îi place foarte mult schimbarea de stil pe acest album

J’ai eu tort. Je suis passé à côté de Måneskin, l’année dernière. Il faut dire que j’étais assez critique vis à vis de leur participation à l’eurovision, j’aurais préféré qu’il l’ait sniffée, sa coke. Lorsque Rush! est sorti (leur troisième album par ailleurs), le seul extrait que j’avais écouté était le plagiat honteux de Nirvana « Supermodel », dont le riff vous sera certainement TRÈS familier. Quoi qu’il en soit, méfiant vis à vis de l’engouement titanesque que Måneskin suscite, je n’ai pas vraiment cherché à écouter. Chose réparée, puisqu’aujourd’hui je chronique leur dernier album, dans sa version étendue de 5 morceaux.

Un peu d’histoire. Comme vous le savez certainement, l’Italie n’est pas plus connue pour son rock que le Congo n’est connu pour ses élevages de visons destinés au marché du luxe. Tout ça pour dire que si certains ensemble musicaux se sont distingués (Hell In The Club, Lacuna Coil, Nanowar Of Steel), l’Italie ne rivalise pas avec la Suède ou l’Allemagne, en matière de rock européen. C’est alors qu’en 2016, quatre jeunots issus des bas-fonds de Rome commencent un groupe de rock sous le nom de Måneskin (clair de lune en Danois). Ils jouent un peu partout où ils peuvent et parviennent à attirer un peu d’attention sur un jeu télévisé italien. Un EP (Chosen), principalement constitué de reprises parait en 2017, puis un album complet en 2018 (Il Ballo Della Vita, dont il ne subsiste aucun morceau vraiment mémorable). C’est en 2021 que parait leur second album, Teatro d’Ira, dont sont issus deux morceaux bien connus : « Zitti E Buoni » (qui leur a valu la victoire à l’eurovision) ainsi que « I Wanna Be Your Slave ». Devenu ze next best thing du monde du rock, un de leurs anciens morceaux, « Beggin », une reprise, devient viral sur les réseaux sociaux, et reste à ce jour leur morceau le plus connu. En 2023 parait leur premier album depuis qu’ils sont connus dans le monde : Rush!.

Côté style, au début, leur musique se classait dans un mélange assez peu digéré de rock, de pop, de funk et de rhythm ‘n’ blues; d’où des œuvres de jeunesse un peu dispersées. Néanmoins, on peut souligner une similarité avec le rock indie mainstream des années 00s : leur musique évoque fortement les Strokes, Franz Ferdinand, The Killers (dont ils ont repris « Somebody Told Me »), The White Stripes et les Vines. Sur cet album, quelques influences plus techno peuvent être notée, bien qu’en faibles quantités. Le point qui est certain, c’est que le groupe ne fait PAS de glam rock. Un accent sur la mode est présent aux débuts, mais musicalement, il n’y a AUCUNE similarité. À noter que le groupe est assez provocateur (ils sont peu réticents à garder leurs vêtements, par exemple) et se place dans la lignée des têtes brulées qui sont passées avant eux.

Bref, pour finir, une rapide présentation des membres. Au chant, on retrouve Damiano David (grognements sexuels, belle gueule et petits cris). À la basse, il y a la belle gosse italo-danoise Victoria De Angelis (lignes de basse dévastatrices et provoc’). À la guitare, c’est Thomas Raggi qui assure (riffs accrocheurs et simplistes). Finalement, à la batterie, y’a Ethan Torchio (NPC). Damiano et Victoria sont les deux têtes de gondole, sans surprise, vu qu’il s’agit des deux membres les plus fédérateurs.

Passons à la musique, seule digne de jugement !

Bon, l’album s’ouvre sur « Own My Mind », un morceau diablement efficace, porté par une ligne de basse dansante et une batterie métronomique. Ce n’est certainement pas le morceau le plus rock que vous trouverez ici, mais c’est une bonne entame, un peu dans l’air du temps. Très accrocheur, mais le meilleur est à venir. « Gossip », avec la pute pas chère des featuring (Tom Morello), est encore plus dansant, avec un refrain entraînant, une rythmique efficace et puissante, qui rappelle les 80s (notamment Michael Jackson). Le solo de Tom Morello est pas mauvais du tout (surtout que les soli sont franchement absents de la musique de Måneskin, et c’est impardonnable). Le groupe calme le jeu avec une ballade pop-rock « Timezone » qui est terriblement émotive. Le jeu de guitare doux sur les couplets rajoute vraiment quelque chose. Les refrains sont un peu plus musclés, par contre (sans que ça retire le moindre gramme de charme). « Bla Bla Bla » est très répétitif, mais son intensité croissante est mortelle. La guitare est bien présente, mais c’est le jeu de batterie qui remporte tous les suffrages, car il porte l’ambiance du morceau. Ce n’est qu’au quatrième morceau que revient le leitmotiv de Damiano : l’homme qui sort avec une nymphomane. Ainsi « Baby Said », un morceau bien rock aux mélodies polies et aux paroles particulièrement… »linguistiques », est une réussite. Tout fonctionne et s’emboîte parfaitement. « Gasoline », c’est LA meilleure ligne de basse, mais aussi un des morceaux les plus brutaux. Musclé à souhait, ce mid-tempo magistral avec une ambiance oppressante fait part belle au jeu de quatre-cordes peu subtil mais efficace. Le refrain dantesque est bien anthémique avec des chœurs savamment placés. Parmi les tubes issus de cet album, il y a le très White Stripes-like « Feel », une grosse chanson de sexe (qui se moque en plus de la controverse de la cocaïne). C’est dynamique, c’est rythmé, c’est entraînant. On aime.
« Don’t Wanna Sleep » est assez vigoureux et efficace, avec notamment un solo de guitare bien efficace (même si très rudimentaire). Certainement un des morceaux les plus rock et décidément un très bon moment. Bien plus punk 80s, « Kool Kids » est une bombe atomique brutale soutenue par une ligne de basse lourde comme un Panzer. N’aura peut-être pas autant de succès chez les fans du groupe bercés aux mélodies de « Beggin » (deuxième morceau le moins écouté de l’album), mais sera certainement un coup de cœur pour tous les fans de rock qui écoutent. C’est ainsi que lui succède « If Not For You », une ballade tendre portée par des accords mélancoliques qui sentent bon les amours morts de novembre. Toute douce, c’est une très belle chanson qui parle d’amour (sans drama). « Read Your Dairy » et son rythme saccadé est un bon gros morceau rock avec un refrain ciselé dans un marbre de qualité. La basse omniprésente est une bonne plus value. C’est un riff presque metal qui introduit le premier morceau d’une floppée d’autres chantés en italien : « Mark Chapman ». Un morceau frénétique et enjoué, très rock, qui plaira très certainement au plus grand nombre. On remarque un solo de qualité, qui montre que Thomas Raggi sait faire quelque chose de ses doigts. Une batterie martiale ouvre « La Fine », un rocker burné, presque scandé, qui fait belle part aux riffs de six-corde et au refrain entêtant, une perle. Un morceau lent : « Il Dono Della Vita », très doux et intéressant, bourré d’émotion, avec notamment une ligne de basse chaude et un long solo mélodique plein de suavité. « Mammamia » est le premier single issu de l’album, très rythmé et entraînant (impossible de ne point secouer la tête), il est un peu trop prévisible mais très représentatif du contenu de cet album (basse accrocheuse, batterie simpliste mais recherchée, chant efficace et guitare mélodique). « Supermodel », le morceau qui fâche, car le riff évoque tantôt « Rape Me », tantôt « Smells Like Teen Spirit » (et si vous voyez pas de quel groupe je parle, honte à vous). Néanmoins, le chant est très différent du groupe de Seattle, et la mélodie vocale est très bien foutue, une des meilleures de cet album, pour vous dire. L’album se clôt sur une ballade longue, mélancolique (voire tragique). Emplie de peine et de tristesse, elle a ce je-ne-sais-quoi de nocturne (en dehors des paroles qui mentionnent effectivement la nuit). Une merveilleuse façon de dire au revoir.

Nonobstant, cela ne s’arrête pas là, car on a les cinq morceaux ajoutés dans la version étendue. Très surprenant, les pistes en question sont placées en tête d’album. Ce n’est cependant pas dérangeant, car elles s’intègrent bien dans le tracklisting. L’album s’ouvre donc réellement sur « Honey (Are You Coming?) », un morceau rock hyper accrocheur qui déboule avec énergie pour délivrer trois minutes de talent pur. « Valentine » en revanche est simplement mal placée. Une ballade en deuxième morceau, c’est une très mauvaise idée. La chanson en soit est plutôt bonne, avec une bonne dose de théatralité. On reprend avec un morceau dans la lignée de l’album : « Off My Face », avec sa cowbell si bien placée. C’est dansant et efficace, rien à signaler. « The Driver », c’est simplement mon morceau favori de l’album. C’est une quête épique de l’autre, avec un groove doux et émotif mais entraînant qui rappelle vaguement « Eddie » des Chili Peppers. Le refrain est simplement addictif, et les paroles sont travaillées. J’aime ça ! « Trastevere » est la dernière piste bonus, une ballade électro acoustique de qualité, que j’affectionne. Pas le meilleur morceau, mais pas mauvais du tout.

Bref, c’est un album qui va droit au but. La plupart des morceaux sont en dessous des 3 minutes et délivrent un rock plutôt pop mais diablement efficace. On sent que ce sont des songwriters TRÈS talentueux, car la nature concise des chansons ne les rend pas simples pour autant. Les mélodies sont recherchées et finement ciselées. Mes morceaux préférés sont « The Driver », « Gasoline », « Baby Said », « Feel » et « The Loneliest » (même si tout l’album est très bon). Y’a pas de remplissage du tout. En conclusion, précipitez vous sur cet excellent album qui prouve que le rock (certes agonisant) a encore quelques cartes en main à jouer. UN POINT NÉGATIF : la coupe de cheveux de Damiano sur la plupart des clips. Un très mauvais choix pour un chanteur qui arborait des cheveux bruns ondulés avec un peu de personnalité. On dirait Eminem, maintenant. Quoi qu’il en soit, c’est une réussite pour nos bouffeurs de spaghettis qui peuvent être fiers d’eux.

Tracklisting :
Bonus : Honey (Are You Coming?)
Bonus : Valentine
Bonus : Off My Face
Bonus : The Driver
Bonus : Trastevere
1- Own My Mind
2- Gossip (feat. Tom Morello)
3- Timezone
4- Bla Bla Bla
5- Baby Said
6- Gasoline
7- Don’t Wanna Sleep
8- Kool Kids
9- If Not For You
10- Read Your Diary
11- Mark Chapman
12- La Fine
13- Il Dono Della Vita
14- Mammamia
15- Supermodel
16- The Loneliest

Laisser un commentaire